La 13è édition de la Bourse des semences a ouvert ses portes sur l’esplanade du Stade Babemba Traoré de Sikasso. Ce rendez-vous annuel des acteurs semenciers enregistre déjà la participation d’une cinquantaine d’exposants des pays de l’AES, de la Turquie et de la Chine. Durant deux jours, des sociétés et coopératives échangeront sur plusieurs thématiques en lien avec la règlementation semencière, la professionnalisation des acteurs ou encore la problématique de la commercialisation des semences certifiées. L’objectif est de développer des voies et moyens susceptibles de renforcer l’autonomie semencière afin d’assurer à notre pays une agriculture plus performante, résiliente et compétitive.
C’est un pas de plus vers la souveraineté semencière du Mali. Cette année, la 13è édition de la Bourse des semences s’ouvre sous le thème : « l’institutionnalisation de l’achat des semences pour une meilleure promotion des sociétés et coopératives semencières du Mali ». Une initiative portée par l’Association semencière du Mali (ASSEMA), qui entend ainsi renforcer le rôle stratégique des producteurs locaux dans l’agriculture nationale, en leur offrant notamment des opportunités d’accès à des semences de qualité adaptées aux terroirs locaux. Cela dans un contexte marqué par des défis du changement climatique et de l’insécurité alimentaire.
En structurant l’achat des semences, le président de l’ASSEMA Moussa Sidibé explique : « les institutions peuvent nous offrir des programmes de soutien des subventions ou des formations pour aider les agriculteurs à choisir les meilleures semences, en fonction de leur besoin et de leur condition culturale par un approvisionnement centralisé. Nos agriculteurs pourront réduire les risques liés à la circulation, à la concurrence déloyale, à la fixation du prix des semences sur le marché ».
Mais si l’ASSEMA veut la « structuration de l’achat des semences », l’Union des producteurs semenciers du Burkina Faso souhaite le « travail en synergie » dans l’espace AES pour nourrir les populations…
« Aujourd’hui, nous sommes dans l’obligation de tendre la main, l’obligation plus que jamais de travailler ensemble, parce que l’AES est devenue une famille, si un membre de la famille a faim, c’est toute la famille qui n’est pas honorée. À ce titre, tous les acteurs semenciers doivent se mobiliser pour jouer pleinement leur rôle pour que la question de la semence de qualité soit au rendez-vous pour mieux booster notre production agricole », a souligné le président de l’Union des producteurs semenciers du Burkina Faso, Younoussa Traoré.
L’initiative est salutaire selon le ministre de tutelle
Des actions et ambitions qui cadrent parfaitement avec les orientations des autorités de l’AES. Pour sa part, le ministre de l’Agriculture, Daniel Siméon Kéléma, a d’abord remercié et salué les initiateurs de la rencontre, en rappelant que l’utilisation des semences de qualité, à haut rendement, par les exploitants agricoles constitue un tremplin pour relever les défis de l'augmentation soutenue de la production et de la productivité agricole.
« Dans l’optique de contribuer significativement à l’atteinte de cet objectif et d’assurer le respect des engagements souscrits, le Gouvernement de la République du Mali, sous les orientations éclairées du Président de la Transition, Chef de l’État, le Général d’Armée Assimi Goïta, s’est pleinement engagé en faveur d’une agriculture compétitive, moderne et favorable aux exploitants agricoles », réitère le ministre de l’Agriculture.
En plus de lui, l’ouverture de cette 13è édition de la Bourse des semences a enregistré la présence de la ministre chargée de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Diarra Djénéba Sanogo, des représentants des pays membres de la Confédération de l’AES et des autorités régionales de Sikasso.
Après la coupure symbolique du ruban par les deux ministres et la visite des stands, le ministre de l’Agriculture s'est rendu dans les locaux qui abritent la Chambre froide de conservation des semences de pomme de terre, et a également visité le chantier du futur laboratoire des semences, dont la fin des travaux est prévue pour le mois d’août prochain.
Hamissa Konaté
